Dernièrement, j’ai dû préparer les chœurs de Carmina Burana de Carl Orff pour l’Orchestre symphonique de Longueuil. Dans ce billet, je partage mes observations quant à la préparation d’une œuvre pour un tiers. Puisque régulièrement dans la vie d’un chœur et de son chef, il faut préparer le chœur pour qu’il s’insère dans un ensemble plus grand, cela amène des changements dans l’horaire de répétition et l’approche de l’œuvre.

La langue :

Il faut se renseigner dès le départ sur la prononciation du latin (ecclésiastique ou germanique) et s’assurer que toutes les parties prenantes utilisent la même. Ici le solistes et le chœur d’enfant. Il faut voir qui prend cette décision : le chef de chœur ou le chef d’orchestre.

La collaboration :

Puisque les styles de personnes et de leadership varient énormément, il faut s’assurer de se connaître et se comprendre avant le début du projet. . Est-ce que les demandes du chef d’orchestre sont précises? Ou préfère-t-il partir de la proposition du chœur ? Dans le cas d’un chef d’orchestre avec des idées spécifiques sur la musique une partition annotée peut être utile.

Dans le cas où il y a peu d’indication en amont, il faut mettre en place une version standard qui colle à la partition où tout est techniquement en place. Lorsque cela est atteint, il faut tester la flexibilité du chœur (tempi variés, nuances extrêmes, changement de tempo entre les sections plus prononcés).

Dans les 6 semaines avant le concert, il faut valider les tempi, césures, subdivisons, coupures et informer le chef d’orchestre de décisions éditoriales de voicing. Par exemple dans Carmina Burana: comment ont été divisés le Coro Piccolo, les mouvements à voix égales d’hommes, comment le chœur est redistribué en trois parties d’hommes et de femmes.

La tâche du chef de chœur :

Lorsque le chef d’orchestre vient en répétition ou que les répétitions avec orchestre commencent, la tâche du chef de chœur est d’être une interface et un traducteur. Il faut voir quelle est l’expérience technique du chef d’orchestre avec les chœurs (technique vocale, langue, psychologie de l’ensemble).

Quel que soit le cas de figure, le chef de chœur doit renseigner le chef sur ce qui est possible et transmettre ses indications à l’ensemble dans un langage qu’ils va comprendre.

Je crois qu’il est important de préparer la partition d’orchestre même si on ne dirige pas l’œuvre au complet. La partition d’orchestre est plus riche en détails et en indications : le phrasé et la structure y sont plus claires. Cela permet aussi d’interagir plus efficacement avec le chef d’orchestre en répétition avec orchestre pour des questions d’équilibre entre le chœur et les instrumentistes. En plus, la musique sera préparée pour une prochaine fois!

À l’approche du concert :

Deux semaines avant le concert, le chef d’orchestre devrait venir diriger le chœur, pour partager ses idées, pour que le chœur et le chef s’apprivoisent et que les choristes comprennent sa gestuelle. Cela permet, la semaine suivante, de travailler à renforcer ses intentions et indications pour les rendre automatiques.

Pour les répétitions avec le chef d’orchestre, que ce soit en plénière ou avec orchestre, j’utilise des post-it pour chaque indication et j’ajoute les notes dans la partition. Ensuite, je donne mes notes verbalement ou par courriel aux choristes.

J’ai aussi remarqué qu’il est très utile de donner des notes de travail avant chaque performance et aussi pour toute supplémentaire. Cela aide au focus des choristes et de les mettre dans une dynamique de travail, ce qui aide à la gestion du stress. Je dirais aussi qu’il faut répéter les notes de travail de la première performance lors de la supplémentaire, car c’est la nouvelle information qui prend le dessus sur l’ancienne et on a vite oublié les notes précédentes.

Les défis de Carmina Burana :

#articulation #précision du texte #consonnes finales #latin germanique, #musique à voix égales – plus spécifiquement pour les hommes .

Difficulté :

5/10 assez facile